Musée Albert Kahn

En ce matin de mai 2023, le soleil brille et une légère brise m’accompagne. Mon objectif du jour est d’aller visiter le musée Albert Kahn à Boulogne. Arrivé à la station Javel-André Citroën, j’hésite entre prendre le métro ou y aller à pied. Finalement c’est la deuxième solution que j’adopte. Conséquence de quoi, quatre kilomètres m’attendent. Je ne suis pas pressé et ça me fera le plus grand bien.

Arrivé sur les lieux, le musée a fait peau neuve. Désormais, un grand bâtiment se tient devant moi, assez impressionnant, édifié par l’architecte Kengo Kuma. L’ensemble de quatre hectares comporte donc le bâtiment et un vaste jardin tel qu’Albert Kahn l’avait conçu en son temps, faisant la part belle à l’esprit japonais. 

Albert Kahn

Albert Kahn naît au XIXè siècle et devient ainsi allemand suite à l’annexion de l’Alsace en 1870. A 16 ans, il quitte son lieu de naissance pour monter à la capitale, Paris. Il en profite alors pour demander la nationalité française. Dans le même temps, il change son prénom d’origine juive Abraham pour Albert.
Il commence dans un magasin de confection avant d’intégrer une banque appartenant à des cousins éloignés. Mais avec les dispositions intellectuelles qu’il a, il monte rapidement dans la hiérarchie pour être finalement fondé de pouvoir puis associé. Son sens des affaires l’amènera à fonder quelques années plus tard sa propre banque.
Tout en gagnant sa vie, il poursuit ses études et obtient son baccalauréat. C’est alors qu’il rencontre Henri Bergson comme professeur lorsqu’il entre à l’école normale supérieure. Ils deviendront ensuite amis.

Son oeuvre principale

Mais son voeu n’est pas forcément les affaires en tant que telles. Sa fortune lui permet de lancer un projet philanthropique. Il crée alors plusieurs fondations qui ont pour vocation d’appréhender la richesse du monde afin que les Hommes puissent mieux comprendre sa complexité et son évolution. Son objectif est qu’il y ait un partage entre les différentes cultures.
Ceci l’amènera à créer en 1909 les Archives de la Planète, l’oeuvre de sa vie. Elles ont pour vocation de créer un fond visuel des cultures et paysages de notre planète. Il utilise alors les procédés autochromes et cinématographiques inventés par les frères Lumière pour arriver à ses fins. Il dépêche alors des personnes qui parcourront le globe mais à condition qu’elles aient une prédisposition certaine pour la photographie et le cinématographe. Et toute cette belle équipe sera dirigée par Jean Brunhes éminent spécialiste de l’histoire et de la géographie.

Ma visite se poursuit dans le jardin qui donne une grande place à la nature car Albert Kahn était aussi un botaniste averti. Ayant une passion pour l’art japonais et son esprit, il se fait aménager dans son domaine un vaste espace japonisant. Mais pas que car il aime aussi la forêt vosgienne qui lui rappelle son enfance et les jardins à l’anglaise. Une grande serre avec son jardin à la française trône au milieu du parc. Pour revenir au jardin japonais, celui-ci est agrémenté de maisons typiques de l’époque. Ceci donne un vrai dépaysement au coeur de la capitale.

La visite au musée Albert Kahn est terminée mais nécessitera très sûrement un retour prochain. Il faut regagner le métro. Je repars la tête pleine de rêves et d’images en me disant que j’aurais aimé être un de ces photographes globe-trotters contribuant à ce vaste projet !
Le retour se fait dans mes pensées aventurières et je m’aperçois à peine que je reviens à pied au métro qui m’a vu débarquer.

Je vous souhaite une bonne visite si vous allez découvrir ce lieu magique.

Serres d’Auteuil ici
Jardins d’eau de Carsac là